(Voir aussi l’article Organon)
L’Organon est un ensemble de traités qui expose la logique aristotélicienne, mais l’ordre de ces traités n’est pas chronologique. Aristote a d’abord réfléchi aux règles de la discussion (Topiques) avant que ses recherches dans le domaine de la logique ne lui permettent d’inventer la théorie du syllogisme (raisonnement en grec) : il a répertorié l’ensemble des syllogismes dans les Premiers Analytiques. (Pour un exposé complet de la théorie du syllogisme voyez à cet article).
Les deux premiers traités de l’Organon traitent des éléments du syllogisme (les termes et les propositions) ; les Premiers Analytiques traitent du syllogisme en général, les Seconds Analytiques des syllogismes dont les prémisses sont nécessaires et les Topiques traitent des syllogismes dont les prémisses sont probables (raisonnement dialectique à partir d’opinions généralement acceptées).
Si Aristote passe pour l’inventeur de la logique formelle, le statut de la logique dans sa pensée n’est pas très clair : est-elle un organon (instrument, outil) ou une propédeutique ? Nous ne le savons pas. Il semble, mais c’est fort douteux, que la logique devait permettre à ses yeux d’inventer des raisonnements producteurs de savoir ; néanmoins il en use très rarement. Il est donc possible qu’Aristote entendait en réalité mettre le savoir déjà constitué sous la forme systématique du syllogisme.
Toujours est-il que la dialectique devient pour lui, contrairement à Platon, un simple exercice dénué de certitude scientifique. Mais cet exercice souligne toutefois la nécessité de bien distinguer le sens des mots, pour éviter les confusions. Les Catégories analysent donc les termes des propositions ; de même, la proposition sera définie comme la composition d’un sujet et d’un attribut, car selon lui, un problème dialectique consiste à demander si l’un appartient réellement à l’autre ou non. La forme de la proposition est donc : B appartient à A.
La logique d’Aristote fut longtemps dominante, développée et perfectionnée au Moyen Âge ; mais elle n’est pas la seule logique de l’Antiquité ; il existe aussi une logique mégarico-stoïcienne, très différente dans ses principes (voir Stoïcisme).