Maison Ecclésiastique du Roy de France
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Maison Ecclésiastique du Roy de France


 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -35%
-35% sur la machine à café Expresso ...
Voir le deal
359.99 €

 

 Livre III : Les Archanges

Aller en bas 
AuteurMessage
Gedeon
Evêque au diocèse d'Orléans
Gedeon


Nombre de messages : 288
Date d'inscription : 02/12/2005

Livre III : Les Archanges Empty
MessageSujet: Livre III : Les Archanges   Livre III : Les Archanges EmptyMer 22 Aoû - 11:53

I. Hagiographie de Sainte-Raphaëlle-Archange

***
Doutes

Une vieille femme marchait depuis que le soleil était couché. Elle avait beaucoup de mal à se mouvoir. Depuis trois mois elle sentait ses forces s’amenuiser, ses jambes petit à petit la quittaient et pourtant elle marchait, marchait toujours et ne s’arrêtait que pour dormir et reprendre des forces. Elle savait qui elle devait trouver. Un homme habitant dans une petite maison, un homme recherché et borgne qui se prénommait lui-même l’avorton. La nuit était maintenant tombée, et cette chose ambulante avait peur, elle ne savait où dormir et ce chemin qu’elle ne connaissait pas ne lui disait rien qui vaille.
Elle continuait à marcher, plus vite, elle se pressait maintenant, il fallait qu’elle arrive, elle n’en pouvait plus mais sa vie en dépendait. Si elle mourait c'en était fini. Oh, ses parents lui auraient dit qu’après la mort elle vivrait. Que Dieu était là pour la sauver. Mais c’était impossible, si Dieu il y avait eu, elle n’aurait pas eu toutes ces misères et la vie n’existerait pas. Pourquoi se séparer pour revenir à Lui après la mort. Cette histoire ne tenait vraiment pas debout. Ce qui allait être son cas si elle n’arrivait pas bientôt. L’histoire d’un Dieu commença à la titiller. Elle commençait maintenant à paniquer. Elle courrait presque, en tout cas les efforts qu’elle fournissait étaient tout comme. Ça n’était plus possible, d’un trait, elle se retourna et face à ce qu’elle croyait vide elle hurla.

« Si tu existes, montre-toi. Ne te cache pas, si tu es incapable d’aimer ceux que tu as créés, si tu es incapable de tenir tes engagements ou si tu fais souffrir ce monde à tes propres plaisirs. Montre-toi ! »

Le tonnerre rageait déjà dans la tête de cette pauvre femme et déjà elle attendait ce Dieu dont elle avait tant entendu parler mais jamais rien vu.
C’était cela le plus étonnant, elle qui ne croyait en rien était persuadée qu’elle allait avoir une réponse, une réponse, certes, elle allait en avoir une, mais très loin de celle qu’elle attendait. Quoi que peut-être au fond de son cœur, une partie retirée lui criait la vérité.

***
Révélation


Au lieu des courants meurtriers qu’elle s’était promis, ce fut une douce lumière qui jaillit et il était impossible de savoir d’où elle venait. C’était à croire que même les ténèbres brillaient.

Une voix se fit entendre, elle aussi venant de partout et de nulle part à la fois, elle était rassurante et semblait venir du fond des âges.

« Raphaëlle, Raphaëlle,
Pourquoi cries-tu ?
Tes cris sèment l’écho dans les montagnes et troublent le cours des fleuves. Ils pétrifient de peur les petits de ce monde et font se battre les plus sages. »

La vieille femme ne sut quoi répondre. Elle fut extrêmement touchée par ce qu’elle venait d’entendre. Entendre la voie de Dieu était déjà chose extraordinaire mais que celui-ci l’appelle par son nom était bien davantage. Depuis combien de temps ne l’avait on pas appelée par son nom ? On ne l’avait jamais appelée par son nom, jamais depuis que son père était parti. Les sobriquets avaient fini par le remplacer. Raphaëlle dont le cœur commençait à s’ouvrir à nouveau doutait encore mais la flamme de haine dans ses yeux n’était pas encore éteinte.


Ce qu’elle avait pris comme un acte d’amour au départ se transforma sous la colère en affront. Son âme n’étant pas prête à recevoir un amour simple, il lui était impossible de recevoir l’amour le plus fort qui puisse exister ; mais la toute-puissance de Dieu et la connaissance qu’il avait de sa fille commençait son œuvre.

« -Comment oses-tu m’appeler par mon nom, Toi, Dieu à la pensée bienheureuse et à la main malfaisante ?
-Un père n’appelle-t-il pas ses enfants par leur prénom ?
-Si, mais un père se préoccupe de ses enfants, il les chérit et les aime.
-N’est-ce pas ce que je fais ? »

En disant ces mots Dieu montra la Terre.

« Raphaëlle,
voici le tracé de ta vie.
Ces traces ce sont tes pas.

-Si ces traces sont mes pas, à qui appartiennent les traces qui marchent à côté ?
-Ce sont les miennes, Raphaëlle, je marche à tes côtés depuis que tu es venue au monde.
-Et dans les moments les plus difficiles, il n’y a que deux pas, pourquoi n’étais-tu pas là lorsque j’avais besoin de toi ?
-J’étais là, et si tu ne vois que deux traces c’est parce que je t’ai portée, mon enfant. »

Le cœur de pierre, si difficile à convaincre devint à ce moment-là cœur de chair. Raphaëlle comprit devant qui elle était, devant son père et, tombant à genoux, elle lui demanda pardon.

« Garde tes larmes Raphaëlle, le temps est à la joie, tu croyais mal mais au moins tu restais fidèle à tes pensées. Maintenant que tu as vu, ta conviction te sauvera et montrera à bien d’autres la route que j’ai tracée pour eux.

-Père,
pourquoi ne t’es-tu jamais montré, pourquoi tu ne m’as jamais dis que tu étais là ?

-Je te l’ai dit, mon enfant, mais tes oreilles ne voulaient pas entendre, je me suis montré à toi mais tes yeux ne voulaient pas voir, je t’ai pris la main mais tu ne me l’as pas tenue alors je me suis révélé à ton cœur et tu as cru.
Je t’ai laissée choisir car tu étais libre, tu ne voulais pas me recevoir, je ne me suis pas imposé.
Tu m’as cherché et je me suis révélé.
Beaucoup de questions se bousculent encore en toi mais sois patiente, j’y répondrai au creux de ton cœur le moment venu.
Va, car maintenant tu sais que je suis avec toi jusqu’à la fin des temps,
Si tu tombes, je te relèverai. »

***
Questions

À partir de ce moment-là la lumière se fondit dans le paysage et même si celle-ci n’était plus aussi intense, Raphaëlle la voyait, et cette lumière la guidait dans la nuit. Elle aurait pu lui montrer le chemin, mais Raphaëlle le connaissait, elle aurait pu éclairer les ténèbres, mais Raphaëlle n’en avait pas besoin, au lieu de cela cette lumière lui montrait le chemin intérieur et en chassait toutes ténèbres.
Elle avait quitté Oanylone quelques jours auparavant et la personne qu’elle cherchait habitait loin, il était l’un des seuls à avoir quitté la cité losque celle-ci vivait encore loin des tourments.
Tout en marchant, elle ne cessait de repenser à sa rencontre avec Dieu, il avait agi comme un père à son égard, il avait agi comme son véritable père qui avait quitté la cité d’Oane, on ne sut jamais pourquoi, et lui qui lui avait tant donné, qui l’avait tant aimée, avait disparu complètement. C’était là une des parties les plus touchantes. Dieu aimait chacun d’entre nous, c’était si beau mais difficile à croire. Pourquoi la misère ? Pourquoi le malheur ? et pourquoi mourir avant de le retrouver ? Si elle le savait, la réponse à sa dernière question lui vint comme une vérité indiscutable : Dieu a laissé les hommes sur la Terre afin qu’ils aient la liberté totale. Ils avaient le choix entre suivre sa route ou de partir là où il n’y en avait pas, là ou même la plus grande route ne se voyait plus. Là où Dieu était absent ou plutôt là où on refusait de le voir car Dieu était partout. Dieu bien qu’omnipotent laissait aux hommes le libre-arbitre.
Mais alors si Dieu laisse à chacun le libre-arbitre de sa propre vie pourquoi se joue-t-il parfois au détriment de la liberté ou du bonheur d’autrui ? Pourquoi la liberté de l’un empiète-t-elle sur la liberté des autres ?

Elle continuait à marcher, il lui fallait arriver à la cabane. Elle était fatiguée, de plus en plus, mais une telle soif de Dieu l’habitait que s’arrêter lui semblait une perte de temps.
Elle finit par trouver le taudis qui servait de maison à celui qu’elle cherchait. Elle entra par ce qui semblait être une porte et ne vit personne, il n’y avait rien, simplement un parchemin.

« Lorsque tu nais, tu ne choisis pas ton frère.
Quel qu’il soit tu dois apprendre à vivre avec, à vivre pour lui.
Si ton frère resplendit de l’amour de Dieu, alors cet amour ne pourra que te rejoindre.
Si en revanche ton frère se détourne de l’amour divin, c’est à toi de le lui faire voir au prix de ta vie.
Mais, à quoi bon donner sa vie pour quelqu’un qui ne veut pas voir ?
Si tu réussis, tu lui donnes une chance de rejoindre Dieu et les anges après sa mort et pour cela tu les rejoindras toi aussi.
Si tu échoues, c’est toi qui les rejoindras.

Cependant, il est dit aussi, ne t’attarde pas sur ton frère si ses yeux ne peuvent voir, pense et œuvre pour le plus grand nombre car ceux pour qui tu auras œuvré, eux aussi pourront œuvrer pour d’autres.

Alors, mieux vaut-il donner sa vie pour tenter d’en sauver un qui ne veut pas être sauvé ou donner sa vie pour sauver une multitude dont l’envie de voir est ardente ? »

Raphaëlle lut et comprit autre chose. Chaque homme avait été placé dans une situation particulière qui pouvait évoluer, non pas seulement en raison des désirs de Dieu ou du mal inspiré par la créature sans nom, mais en fonction de la manière dont chaque frère et chaque soeur utilisait son libre-arbitre et sa liberté. Les agissements de chacun, s’ils ne payaient pas sur cette Terre paieraient lorsque Dieu viendrait les chercher.
L’évidente vérité vint transfigurer Raphaëlle par l’amour divin. Elle se mit à genoux, en larmes, et pria.
Que le Seigneur, Dieu de l’Univers lui donne la force de servir humblement et par amour en tous temps et tous lieux.

Elle pria durant toute une nuit puis se leva au matin emplie d’une assurance nouvelle.
Elle était confiante, Dieu était là en elle, et elle demeurait en Lui.
Une aura bienfaitrice et aimante brillait maintenant autour d’elle. Si les yeux étaient et demeurent incapables de la voir, l’âme, elle, était capable de la sentir car l’âme était après l’amour, le don le plus puissant que Dieu avait fait à l’homme.

***
Le début de ses actes en tant que sainte

Raphaëlle approchait d’Oanylone et déjà le voile de discorde qui pesait sur la ville se faisait sentir. En effet, la créature innommée avait semé le doute dans les cœurs afin que l’on se détourne de la vérité et cela avant qu'elle ne parte faiblement pressentant la réaction de Dieu.
De plus en plus, la population se scindait en deux groupes, ceux qui restaient fidèles à Dieu et ceux qui croyant ou non se laissaient pénétrer par le doute.

Que les hommes étaient faibles, il leur suffisait d’entendre que Dieu n’existait pas pour s’en détourner. Il était encore plus facile de dire que Dieu ne les aimait pas et qu’il n’y avait plus d’espoir, comme cela aucun péché ne se voyait empêché par une raison valable.
Raphaëlle voyait cette faiblesse, pour cela, elle se réunit avec une poignée de frères et soeur et gardait espoir ainsi que la ferme conviction que Dieu les aimait. Elle priait pour que chaque homme voit en lui le chemin de Dieu, pour que chacun voit qu’il ne marche pas seul.
La conviction et l’assurance dont elle faisait preuve lui permettaient de prêcher et elle put convaincre seulement par la parole de nombreuses personnes.

***
La Punition

C’est alors que la punition divine tomba. Elle commença par de la foudre se déchaînant au plus haut du ciel puis vint à pleuvoir des fleuves entiers, les hommes un à un furent quittés par la vie. Ensuite vinrent des langues de feu s’écrasant sur chaque homme.
Projetant les plus mauvais dans les flammes éternelles de l’astre de la nuit et leur promettant une nouvelle existence de souffrance et de hantise.
Elles donnaient cependant une vie nouvelle à ceux qui avaient cru, les élevant au plus près de la gloire divine dans l’astre dominant le jour.
Raphaëlle fut élevée avec six autres au rang d’archange afin d’inspirer pour les siècles et les siècles les sept vertus.

***
Son Envoi

Un jour sur la terre,
Un homme peinait.
Il aimait Dieu de tout son coeur mais jamais il n'avait osé proclamer autour de lui, l'amour qu'il lui portait.
Son entourage pestait contre Dieu et ne cessait de blasphemer.
L'homme n'osait pas répondre. Il était conscient de son péché mais ne pouvait agir, opprimé par la peur.
Il rentra chez lui, un soir, et tomba sur sa paillasse, en pleurs.
Il confia à Dieu les difficultés qu'il avait pour assumer sa foi devant ses amis, il dit, pleurant de plus belle, qu'il ne rêvait que de l'annoncer mais qu'il avait peur... Comment pouvait-il faire pour oser proclamer sa foi ?
Il ne pouvait plus rester comme cela, à garder Dieu pour lui, il fallait qu'il le dise et qu'il le crie à la Terre entière !
Alors Dieu, entendant son enfant, envoya Raphaëlle par ces mots:
"Va Raphaëlle, qu'il triomphe !"
Telle une présence que l'on sent mais que l'on ne voit pas, Raphaelle descendit auprès de l'homme et l'accompagna.
Le lendemain, lorsqu'il vint voir ses amis, ceux-ci commencèrent à parler de Dieu en de mauvais termes, il faillit ne rien dire puis sentant cette force invisible près de lui, il dit d'un ton ferme qu'il ne voulait que l'on use du nom de son Dieu à mauvais escient. C'en était fini de ne rien dire.
Dieu était son Dieu, il en était ainsi, on ne dirait plus d'honteux blasphèmes lorsqu'il était en mesure de les entendre !
A ce moment-là, lorsque ses amis levèrent vers lui un regard mauvais, lorsqu'il faillit tomber sous le poids de la peur, Raphaëlle lui insuffla son souffle et le poussa.
Il se mit alors à poursuivre calmement mais ses paroles avaient la force d'un cri. "Dieu nous aime, Vous n'avez pas le droit de dire cela de lui !"
Alors, les hommes qui l'entouraient, ne comprenant pas ceci et ne lui laissant même pas la liberté de le penser, sautèrent sur lui et lui arrachèrent les membres. Il rendit l'âme en ce jour, sous d'atroces souffrances, mais fier d'avoir pu enfin honorer ses convictions.
Raphaëlle prit alors l'âme de ce bon homme, et la présenta elle-même au très haut.

***
La Prière

Raphaëlle inspirait aux cœurs purs qui la priaient, la force de garder leurs convictions et d’agir en conséquence afin que les hommes soient capables de vouloir le bien mais aussi de le faire.
Mais même si elle inspirait la conviction, c’était Dieu qui parlait en sa bouche.
Après que l'âme de l'homme inspiré par Raphaëlle eut rejoint le soleil, les assassins se regardèrent l'un l'autre. Ils venaient de tuer leur propre ami. Alors, le cadavre se nimba d'une gigantesque flamme, qui disparut bien vite. Le corps était resté intact, si ce n'est que sur son torse était inscrit en lettres d'or l'inscription suivante:

Prière d'Oscermine à Dieu.
Invocation de Sainte Raphaëlle

Ô Dieu !
Toi en Qui je crois,
Toi qui guides mes pas,
Donne-moi la force de professer la grandeur de Ton Nom
Ainsi que l'amour et l'adoration que j'y porte.
Envoie-moi Ton Archange, Raphaëlle, pour qu'elle chemine à mes côtés,
Que je ne sois plus seul face à l'ennemi de ma foi et de ma conviction.
Que mes actes obéissent à mon coeur et que même ma main gauche suive les commandements de ma droite.
Que mon coeur te craigne.
Et que j'annonce Ton Saint Nom.
Dieu, daigne lever ta main, que raphaëlle descende et me vienne en aide.
Ainsi soit-il !
Revenir en haut Aller en bas
Gedeon
Evêque au diocèse d'Orléans
Gedeon


Nombre de messages : 288
Date d'inscription : 02/12/2005

Livre III : Les Archanges Empty
MessageSujet: Re: Livre III : Les Archanges   Livre III : Les Archanges EmptyMer 22 Aoû - 11:53

Naissance de Michel

Michel était né dans la ville d’Oanylone, il était le cinquième de dix enfants de Diane et Robin, un couple de chasseur vivant comme beaucoup à cette période pour servir un plus riche qu’eux.
Leur maître, car il fallait bien le nommer ainsi, n’avait pas d’autre but que d’acquérir plus de richesses et de terres qu’il ne pouvait en utiliser.

Cette homme, était connu sous le nom de Maître Satan Sybarite, il avait proclamé posséder les terres jusqu'à deux kilomètres autour de la ville, et tout ceux qui y chassaient ou qui cultivaient la terre devaient lui en reverser la moitié.
On disait de lui qu’il ne s’endormait pas si la journée ne lui avait pas rapportée de quoi remplir deux de ses coffres, l’un de maïs , et l’autre de viande.
Il envoyait ses suppôts collecter toujours plus chez les infortunés qui vivaient sur la bordure de la cité.

La vie de Michel

Michel grandit donc parmi les pauvres d’Oanylone en apprenant par son père l’art de la chasse et du maniement de la lance. De sa mère il apprit à suivre les indices laissés par les animaux qu’il chassait. Il appris également à lire les étoiles pour trouver sa route. Vivre avec ses neufs frères et sœurs lui inculqua le partage et l’amour des autres.

A l’âge de treize ans Michel avait déjà la carrure et la force d’un adulte, aîné des garçons de la famille, c’était souvent lui qui défendait ses frères et soeurs en s’interposant face à ceux qui leurs voulaient des misères. Et bien qu’il n’ait jamais blessé personne, il était craint et respecté par ceux des faubourgs. Très vite on lui demandât d’arbitrer les conflits car on disait de lui qu’il pouvait lire dans le cœur des gens.

Quand il n’y avait pas de preuve pour départager deux personnes, il déposait sa lance sur la tête d’un des deux, et, si la lance restait en équilibre, c’est que la personne disait la vérité, dans le cas contraire il mentait. Mais très vite, il ne devait même plus utiliser sa lance.
Le seul fait d’annoncer qu’on le ferait venir, le coupable renonçait, et les choses se réglaient d’elle même. Certains disaient qu’il avait un pouvoir surnaturel, mais les plus sages savaient de quoi il en retournait.
Pourtant malgré sa grande sagesse et sa dextérité à la lance, il ne pouvait rien contre les suppôts de Maître Satan Sybarite qui devenaient de plus en plus gourmand.

Son père mourut le jour de ses 20 ans, faisant de lui le patriarche car il était l’aîné des garçons. C’est à cette période qu’il reçut la visite de son ami Timothé qui venait lui demander la permission d’épouser Emmelia, sa sœur cadette.
à oanylone, les prêtres avaient abandonné le peuple pour ne s'occuper qu'exclusivement des notables et des plus riches en leurs apportant les faveurs du Très-haut"
Michel se chargea donc d’organiser les fiançailles, et tout le monde fut bien venu.

Ce jour là Simplicius, un des lieutenants du maître Sybarite, était présent et tombât sous le charme de la sœur de Michel. Il revint le lendemain avec ses gardes et exigea qu’Emmelia les suivent pour entrer au service de Satan, mais Michel s’interposa et mit à mal la garde et finalement Simplicius fut à sa merci…
Mais au lieu de le tuer, il prit sa dague et la lui lança en disant : "Si ton œil droit t’attire vers ce qui ne t’es pas destiné, arrache le et brûle le, car mieux vaut qu’une partie de toi périsse, plutôt que d’attirer vers toi la colère de Dieu."
Le lieutenant ne demanda pas son reste et retourna vers son maître. Mais il revint le lendemain avec une plus grande troupe, il arrêta Michel et Timothé qui furent conduit et enfermés dans la prison d’Oanylone.

La destruction d’Oanylone

Le premier jour de captivité fut aussi le premier des sept jours qui entraîneront la destruction de la première cité des hommes.
La foudre s’abattit sur le mur de la prison permettant à Michel et son ami de fuir le chaos, et de rejoindre les leurs.
Michel regroupa autant de monde qu’il put, en leur disant que la punition du Créateur allait être terrible, mais que les justes pourraient vivre une nouvelle vie loin de la cité maudite.
Comme Timothé était pêcheur, il proposa de rejoindre le port pour fuir par le lac. Michel aida ceux qui méritaient de par leurs foi en dieu d’embarquer sur l’esquif. Comme il restait des places, il demanda à son ami de laisser monter des enfants qui s’étaient réfugiés près d’eux.
Des pleutres voulant fuir la ville, plus par peur que pour suivre la volonté de Dieu, tentèrent de prendre l’esquif d’assaut, mais Michel s’interposant, permit à son clan et aux enfants de quitter la ville sans encombres.
Une fois ses Amis en sûreté il resta seul, et six jours durant, il sauva ceux qui pouvaient l’être.
Le septième jour, il restait des gens à sauver mais plus la moindre barque. Comme par miracle deux autres esquifs apparurent, il invita donc ceux qui avaient le cœur pur à monter sur ces navires. Il semblait capable de lire dans les yeux des gens si leur foi était réelle, et il envoyait ceux qu’il jugeait digne sur la première barque et ceux qui fuyaient par peur ou pour sauver leurs richesses sur la seconde. Voyant les 2 navires remplis, il refusa de monter, disant que Dieu avait une mission pour lui et qu’il sentait qu’il devait rester pour sauver d’autres amis.
Arrivé à la sortie de la ville le premier navire se dirigea sans encombre vers le large, alors que le deuxième plus lourd à cause de l’or emporté fut bloqué par les hauts-fonds. Il disparu avec la ville lorsque les grands vents destructeurs vinrent du centre de la Terre, fissurant la terre en de nombreux abysses.

Certains survivant, loin de la ville, racontèrent qu’à ce moment là, alors que la pluie tombait malgré un ciel sans nuage, un arc en ciel venant directement du soleil tomba sur la ville , Michel choisi par Dieu fut ainsi emporté par une nuée céleste, et devint l’un des sept archanges.

première apparition

La première apparition de l’archange est d’ailleurs celle qui fit de lui un ange guerrier alors qu’il n’a jamais fait coulé le sang.

Quelques générations après le jour du jugement et la mort de Michel, deux clans descendant directe de ceux qu’il avait protégés se disputaient car une partie avait construit un temple à Michel, et l’avait même renommé le considérant comme l’égal de dieu car il avait su les sauver. Les autres considéraient le sacrifice de Michel comme un exemple et non comme l’acte qui fait d’un humain un dieu.

Inspiré par l'ombre celui qui s’était déclaré Grand Prêtre d’Anubis vit son pouvoir grandir.(nom qu’il donnèrent à Michel on ne sait trop la raison, il se pourrait que ça soit le nom de son clan mais aucune trace de ce fait n’a été retrouvée en ce jour)Disant recevoir ses informations de son dieu lui-même, le Préla nomma un nouveau-né souverain du peuple car fils d’Anubis et en son nom il gouverna plusieurs année et fit raser le temple dédié à Dieu et déclara que puisque ce dieu n’avait pas su protéger ses fidèles, ceux ci deviendraient ses esclaves. Pour solidifier son pouvoir et faire oublier le vrai Dieu, il repris le nom des archanges pour en faire des dieux à leur tour.

Le patriarche des fidèles implorait dieu chaque jour et malgré ses souffrances le remerciait de ce qu’ils avaient.
Le Seigneur pris pitié et envoya l’archange en personne.
Saint Michel apparu en armure avec une longue lance et un large bouclier et se fit reconnaître de tous, en apparaissant au sommet du temple qui lui était destiné.

Le Grand prêtre l’interpella et lui dit : « Anubis, te voilà enfin es-tu venu remercier tes fidèles et nous récompensé d’avoir tant construit pour toi ? »
Michel de répondre, «non, je suis venu apporter la parole d’espoir de Dieu envers ceux qui ne se sont pas détourné de lui car nombreuses sont les communautés de fidèles qui parcourent le monde en attendant l’arrivée des prophètes qui les réuniront dans l’amour et l’amitié »
Le Grand Prêtre ne le reconnu point et donna l’ordre à ses gardes de prouver l’imposture en massacrant les fidèles du dieu unique. Michel s’interposa et 2 jours durant repoussa les assaillants sans en tuer aucun tout en permettant aux fidèles de fuir vers d’autres terres.

Après les 2 jours de combats les fidèles du grand prêtre étaient soit trop fatigué, soit trop blessé pour poursuivre qui que ce soit et ont vit des ailes pousser dans le dos de l’archange lui permettant de rejoindre les cieux. Le prélat fit exécuter tous les gardes par ses prêtres et dit que ce n’était pas Anubis qui était venu mais un dieu vengeur pour les punir d’avoir laissé en vie les serviteurs du faux dieu unique.

Il y a des variante sur cette légende prétendant que l'Archange était à la tête d'une armée d'ange, d'autre qu'il aurait armé le bras des plus fort des fidèles, et d'autre même qu'il n'a fait qu'inspirer le plus vaillant des serviteurs de Dieu pour mener la révolte et guider son clan à travers le désert. Tous cela n'a que peu d'importances le principal est que c'est l'intervention de Michel et la volonté de Dieu qui permis à ses enfants de fuir vers des terres plus clémente.


La légende du mont saint Michel

La deuxième apparition de l’archange que j’ai trouvé se situe à l'époque où certains Barbares vénèrent des Dieux alcooliques ayant pour seul temple des tavernes et pour seul liturgie la beuverie. A cette époque il existait une communauté de fidèles pourchassée par un barbare du nom de Saathan qui vénérait un Dieu alcoolique exigeant le sacrifice des enfants.

La communauté fuyant vers le Nord se trouva bloquée dans une forêt en bordure de l’océan.
Le patriarche de la communauté demanda à tous les siens de se préparer à se sacrifier dans l’océan pour ne pas tomber aux mains des barbares. Ils se sont alors dirigé vers le point le plus haut de la côte et se sont mis à prier le Seigneur pour qu’il demande à saint Michel de préparer leur venue.

Dieu ne pouvant tolérer de ses enfants mettent fin à leur vie fit savoir au patriarche par l’intermédiaire d’un messager céleste que ce n’était pas à l’enfant de choisir le jour où il rejoindrait son créateur. Il ordonna donc que s’ils l’aiment et avaient foi en lui ils abattraient de grands arbres et feraient une palissade autour du rocher. Une fois fait, ils ferraient un grand festin et allumeraient un feu au sommet du rocher pour que Saathan connaissent leur position.

Ainsi fut fait et sept jours plus tard la palissade finie, le feu fut allumé. Au matin ils virent les troupes de Saathant entourer le rocher et commencer à s’attaquer à la fragile protection du rocher. A l’aide de pierre et de lances, les fidèles se préparaient à se battre puisque tel était la volonté de Dieu. Alors que, à l'endroit même où le feu avait été allumé, un ange vêtu d’une armure et portant une lance et un bouclier apparu… Il ne dit pas un mot mais tous les fidèles surent qui il était.

L’archange Michel lança son arme vers l’horizon qui sembla se lever vers les cieux et avancer vers le rocher comme un mur de chevaux au galop, ce mur emporta tout sur son passage mais ne détruisit par la faible palissade. Les troupes de Saathan furent englouties et quand la mer se retira, elle avait fait du rocher une île entourée de sable mouvant où finissait de s'enfoncer l’armée vaincue par la foi des fidèles.
Revenir en haut Aller en bas
Gedeon
Evêque au diocèse d'Orléans
Gedeon


Nombre de messages : 288
Date d'inscription : 02/12/2005

Livre III : Les Archanges Empty
MessageSujet: Re: Livre III : Les Archanges   Livre III : Les Archanges EmptyMer 22 Aoû - 11:54

Le rouleau de ce manuscrit fût trouvé au delà de la grand plaine dans l’une des grottes antiques de Mogao à Dunhuang et ramené par le Frère Guillaume de Rubrouck voici deux cent ans.


Moi, Nemrod Aggadoth qui fût témoin de la chute d’Oanylone par châtiment divin et ne dois vie sauve qu’au devoir que m’impose le Très-Haut de transmettre ce témoignage aux générations futures, délivre, au seuil de ma vie et à la postérité humaine, le récit détaillé de tout ce que j’y ai vu.



L’incroyable destin de Sylphaël d’Hédon


En ces temps troublés pour la Cité vivait un jeune homme nommé Sylphaël d’Hédon. Il savait briller en société, était doué de talents en tous les arts mais ce qui faisait l’admiration de son entourage était son extraordinaire capacité à savourer chaque instant de la vie.
Nous le croisions fréquemment en compagnie de deux complices de taverne, Colomba la Radieuse et Lucifer le Cyclothyme mais tandis que ce dernier s’enivrait à l’excès jusqu’à devenir violent peu avant le coma éthylique (donnant lieu au célèbre quolibet « quand Lucifer boit, Colomba raque ») Sylphaël, roi des nuits d’Oanylone, goûtait tous les vins puis partait légèrement titubant donner son concert de lyre au profit de l’association « sagesse amassée d’Oane ».On voyait alors toutes les torches de ses adulateurs chavirés l’envoyer droit au firmament.
Souvent, le lendemain à l’aurore et après qu’il eût trouvé de nouvelles sources de délices en étudiant avec Colomba, il n’était pas rare de voir Sylphaël préparer une tisane au chevet d’un Lucifer aux traits ruinés, nauséeux, blafard.
« tu confonds jouissance et bonheur, mon pauvre Luc ! » le sermonnait Sylph tandis que son ami s’apprêtait pour une journée de mortifications et d’autopunitions en tous genres car telle une girouette folle, Lucifer le versatile ne cessait de passer d’un état de soif de plaisir extrême à un abattement coupable et dépressif «et ainsi éprouves-tu très durement ton corps par d’incessantes privations, d’éternels excès »
Quelque temps plus tard, Colomba, succombant au charme dévastateur de Sylphaël le voluptueux, l’épousa. Cependant malgré leur bonheur insolent les deux jeunes gens s’inquiétaient pour leur ami, qui comme bien d’autres habitants d’Oanylone, sombrait chaque jour plus gravement dans un abîme sans fond, mêlant la pratique d’inquiétantes coutumes sexuelles la nuit et , formulant d’étranges prières le jour, prostré et nu, au sommet d’une colonne sous l’œil bienveillant de la Créature sans Nom.
Celle-ci oeuvrait désormais partout dans la ville, sortant de la pénombre, flairant ses proies parmi les décombres de plus en plus nombreux sous les coups de boutoir de la colère de Dieu car l’heure du châtiment avait commencé.


La rébellion des corrompus


La Créature Sans Nom avait trouvé facilement ses auxiliaires parmi les êtres les plus débauchés de la Cité au nombre de sept dont Lucifer le Cyclothyme et ces factotum diffusaient leurs mauvaises pensées avec déconcertante facilité, instillant dans les esprits égarés par la peur d’obscures idées telles que :
«Dieu a créé les riches pour donner aux pauvres le paradis en spectacle » «l’humain retrouvera ses biens s’il ne doute point de la faiblesse de Dieu » «L'éternité c'est long, surtout vers la fin» tant et si bien que la colère ainsi attisée déclencha un massacre.
Un matin nous retrouvions éventré dans les gravats et parmi bien d’autres, le corps de Colomba et pour la première fois je vis Sylphaël s’effondrer dans le même temps que s’écroulait la ville.


La Tentation


Deux jours plus tard tandis que la Cité en ruine se vidait de ses habitants j’aperçu Sylphaël courir en tous sens dans une ruelle. Son teint était blême. Il me fit ce récit :
« Cette nuit je me réveillais brusquement sentant la présence sous mon drap d’une forme : celle-ci semblait peser à mes côtés puis s’enrouler autour de mes jambes jusqu’à ce qu’elle m’étreigne complètement. Je fus pris d’une angoisse oppressante cependant je croyais reconnaître dans cette forme le corps de Colomba, mon épouse défunte et en même temps que la terreur peu à peu m’envahissait j’étais empli d’un flot de tendresse immense à son égard mais je savais qu’elle n’était plus et ce sentiment cédait la place à une impression de manque et une douleur irrépressible soudain je compris que j’étais en proie à un extraordinaire maléfice je devais lutter de toutes mes forces pour ne pas céder à cette chose abominable. Sans doute paralysé par une peur intense j’avais les pires difficultés à me mouvoir et la chose m’emprisonnait comme un étau. Après d’interminables secondes je parvins à atteindre la lampe à huile (j’avais l’unique pensée de faire la lumière pour affronter le sortilège) mais la flamme ne s’alluma pas. Alors, cédant à la panique, je me débattais avec l’énergie du désespoir car cette fois-ci j’allais mourir je ne cessais de crier « vas-t’en » en litanie ininterrompue et de plus en plus fort à la force maléfique dont j’étais la victime. Mon pouls s’emballait, mon cœur palpitait si vite qu’il allait exploser, la chose desserra son étreinte puis je ne sentis plus rien j’allumais la lampe et cette fois-ci, étrangement, la lumière se fît.
Le reste de la nuit j’ai médité sur cette tentative de possession de l’Innommable Créature et l’état d’acédie qui faillit me tuer lorsque j’étais pétrifié par l’angoisse.
Il nous faut accepter le courroux de Dieu, et cette ville, ç’est bien nous qui l’avons condamnée à la destruction, je m’en vais rejoindre le groupe des vertueux.
"pardonne-moi mon ami" lui dis-je "mais comment espères-tu incarner une vertu toi dont l'existence fût toute entière consacrée aux plaisirs ?"
il répondit "mais parce que cette vertu est le plaisir même ! Dieu nous donna les sens pour le goûter et parce que l'amour de la vie reste l'Amour"
sans s'attarder il partit prier pour sauver le monde en compagnie des Vertueux rassemblés à la septième Porte.

La cité d’Oanylone, bâtie en forme de cadran comportait huit portes correspondants aux subdivisions cardinales et la porte Ouest en était la septième, j’observais Sylphaël s’éloigner vers le couchant, ce fût la toute dernière fois que je le vis.
Infiniment plus couard, je quittais la ville précipitamment sans arme ni bagage, avant l’ultime chaos. ainsi il restait désormais sept vertueux face à sept corrompus.
Parmi les compagnons de fuite que je rencontrais par la suite, quelques uns avaient observé de loin le cataclysme final, l’engloutissement de la Cité et leurs témoignages concordaient aussi sur ce point, sept silhouettes avaient été vues, aspirées vers le soleil par des faisceaux ardents.
Je fus heureux de penser à la destination finale de Sylphaël qui toute sa vie avait été rayonnant.

Au dernier souffle de ma vie je commence des croquis à la hâte tentant de transmettre des souvenirs visuels de la grande Cité d’Oanylone au monde des survivants. Puisse l’humanité toujours se souvenir de l’exemple des vertueux et du châtiment des orgueilleux.
Revenir en haut Aller en bas
Gedeon
Evêque au diocèse d'Orléans
Gedeon


Nombre de messages : 288
Date d'inscription : 02/12/2005

Livre III : Les Archanges Empty
MessageSujet: Re: Livre III : Les Archanges   Livre III : Les Archanges EmptyMer 22 Aoû - 11:54

Hagiographie de Saint-Gabriel-Archange

Naissance de Gabriel

Gabriel naquit par un jour comme les autres jours, par un jour qui ne différait en rien des autres jour. Rien ne laissait présager la place qu’il allait tenir dans les temps à venir, rien. Car Gabriel naissait comme les autres. Seules sa vertu et la pureté de son cœur allaient lui permettre de rejoindre le Très-Haut.
Les parents de Gabriel étaient pieux, mais comme nombre d'habitants d'Oanylone, le message de Dieu qu'ils avaient reçu et qu'ils lui enseignèrent était perverti. Ils lui inculquèrent que Dieu avait créé la Terre, qu'Il était la base et le moteur de toute chose, mais également qu'il infligeait punition sans raison, et ne régnait qu'en souverain tyrannique…

Bien que les quinze premières années de Gabriel se passèrent sans que rien arrive qui puisse le distinguer des autres enfants de son âge, il s'intéressa à la recherche de la Vérité sur Dieu, et comprit que celui-ci était un Dieu d'Amour et non de Haine...

La Vie de Gabriel

Le père de Gabriel était Marin et travaillait pour un riche armateur d'Oanylone nommé Léto. Celui-ci était un brave homme, juste avec ses pécheurs, mais il avait épousé Hécate, une femme méchante et cruelle. Ils avaient eu un fils, nommé Léviathan, qui était né quelques mois avant Gabriel. Léviathan avait hérité de tous les vices de sa mère mais d'aucune des vertus de son père. Il était colérique, fourbe et un expert du mensonge. Il était cependant excellent navigateur et son père l'avait dès ses quinze ans nommé capitaine d'un de ses navires de pêche.
C'était justement sur ce navire que Gabriel fut affecté lorsque pour ses quinze ans il commença lui aussi à travailler comme pêcheur.
Léviathan arriva hurlant comme à son habitude, crachant sur les pêcheurs pas assez rapides à son goût, les frappant et déclanchant en eux colère et ressentiment. Souvent les pêcheurs sombraient dans une colère noire et tentaient de se rebeller et de frapper Léviathan, mais celui-ci heureux de leur haine pour lui, évitait toujours les coups et s'acharnait alors à les frapper le sourire aux lèvres.
Gabriel assistait à tout cela, il voyait cet homme monstrueux qui était à peine plus agé que lui se délecter de la haine que tous lui portaient.
Cela faisait alors deux semaines qu'il était sur le bateau de Léviathan, sans que l'on ne puisse rien lui reprocher car il faisait bien son travail, quand Léviathan lui tomba dessus. Il lui reprocha d'avoir mal fait son travail, lui hurlant dessus pour voir sa réaction, mais Gabriel resta calme et sans colère ni haine. Les injures et cris de Léviathan glissaient sur lui comme la pluie sur une surface lisse. Rien de ce qu'il disait ne pénétrait en lui pour éveiller la colère. Déçu de la réaction de Gabriel, il le frappa un bon coup et repartit voir ailleurs.
Quelque temps plus tard, on apprit que Léto avait été tué par son fils, lors d'un des accès de colère de ce dernier. Il lui avait fracassé le crâne avec son sextant. Bien sûr, officiellement, cela n'avait été qu'un accident...
Devenu le patron, Leviathan devint incontrôlable, il déchaînait sa colère sur tous et engendrait ainsi la colère parmi tous ceux qui travaillaient pour lui.
Seul, Gabriel restait inébranlable devant les injures et les brimades de Léviathan. Ce dernier en restait incrédule, il ne comprenait pas que malgrè tout le déferlement de haine dont il abreuvait Gabriel, celui-ci reste calme, obéissant et travailleur...

C'est à cette époque que Gabriel rencontra un vieux mendiant aveugle qui lui dit ceci :

Citation:
« Comprends peuple que c’est toi qui te distingues et non ta naissance,
comprends peuple que Dieu te jugera en fonction de tes actes et non de ta naissance.
Il te place sur le chemin, et ce sont tes pairs les hommes qui, sciemment ou pas, le rendront sinueux ou droit, t’en éloigneront ou t’en rapprocheront mais c’est à toi et seulement à toi de décider là et vers où tu marches car au final c’est pour toi que tu marches.
Certes, tu dois marcher pour tes frères, tes sœurs et pour Dieu, mais c’est ton salut qui est en jeu.
En aimant Dieu, en aimant tes frères et tes sœurs les humains, tu ne peux qu’y gagner, si ce n’est sur Terre, ce sera ailleurs, dans l’astre du jour.
C’est à toi-même et à tes frères que Dieu te confronte car ce sont là tes plus grands ennemis bien que beaucoup cherchent à être bons. »


Ces dernières paroles emplirent son cœur et son âme et par la suite, la vie de Gabriel fut une sorte d’acceptation de tout le malheur du monde. Il avait déjà appris à subir le mal sans résister, maintenant, il savait qu'il devait surtout le comprendre, car pour lutter contre lui, quoi de mieux que de semer la paix et l’amour à l’intérieur même de ce mal ?

Il n’avait jusqu'alors jamais laissé parler sa colère ou sa haine, mais il savait maintenant qu'il lui faudrait dire non au mal lorsque celui-ci grandirait trop et sèmerait la discorde dans les âmes.
Il avait déjà une telle capacité à se contenir qu’il donnait de lui l’image d’un homme pour qui la vie n’avait plus de secret.
Il avait désormais une telle confiance en Dieu qu’il se laisserait porter par la providence et l’amour divin.

Un soir, Dieu lui parla dans son sommeil et lui dit :

Citation:
« Homme, je souffle chaque jour ma parole dans le creux de ton oreille
et la profondeur de ton coeur
mais toi, pêcheur et profiteur,
tu changes les Ecritures,
et pervertis mes dires en me faisant parler à travers toi.
Nombreux sont ceux à qui j’ai transmis ma parole,
Mais tous ont souhaité la détourner,
Ne serait-ce que pour attirer sur eux la gloire,
Ne serait-ce que pour justifier une de leurs propres paroles.
Mais viendra le jour où je confierai à Un ma parole de sagesse
et à Un autre mes commandements.
Car je t’aime, Homme,
Et tant que tu voudras entendre ce que j’ai à révéler,
Je parlerai,
Et lorsque sciemment tu te fermeras totalement à mes dires,
Je t’enverrai brûler dans les flammes de l’enfer au plus profond de la Lune.
Car seule la souffrance pourra te faire voir que chaque jour j’œuvre pour ton bien.
En te faisant souffrir je te ferai comprendre que sans moi rien n’est et rien ne peut être.
Si je t’obligeais à me suivre tu ne comprendrais pas en quoi il est bon de me suivre.
Tu mets du temps à comprendre, Homme, Et pourtant je t’aime.
Ne cherche pas, Le bonheur est là, Dans la simplicité de ton cœur.
Va Gabriel, Transmets Mon message à ceux que tu jugeras dignes d'être sauvés.
Car Gabriel, Je te le dis, d'ici peu cette ère de décadence prendra fin.
Et seuls les justes seront sauvés. »


Alors Gabriel parcourut Oanylone à la recherche des justes, il leur donna une telle soif de Dieu que beaucoup, dans les vocations qui leur étaient propres commencèrent à oeuvrer pour la gloire de Dieu. Il leur expliquait aussi la nécessité de savoir ce à quoi nous sommes appelés. Il disait ces paroles :

Citation:
« Mes amis, mes frères,
Dieu réserve à chacun d’entre vous une voie particulière.
Il ne cesse de vous la crier au plus profond de votre cœur.
Sachez vous ouvrir à son appel et répondre « Oui ! »
En disant « Seigneur, tu sais ce qui est bon pour moi. Là où tu me mènes je ne saurai me meurtrir car c’est la voie qui est mienne. Là où tu me mènes, je ne saurai qu’être heureux malgré les épreuves.
Alors, Ouvrez vos cœurs. »


Beaucoup furent touchés par ses dires, mais cela ne suffit pas à maintenir la foule des hommes entêtés sur la voie de Dieu.
En effet, les Paroles d’amour qui émanaient de Gabriel parlaient de s’éloigner du péché pour toujours plus se diriger vers la pleine vertu que seul Dieu possède, pour toujours plus se diriger vers Dieu.
Mais, il était tellement plus simple de rester dans sa vie, il était tellement plus simple de perdurer dans le pêché… Pourquoi changer quand on est bien dans une situation ?

C'est alors que Leviathan, qui était toujours très intrigué face à la tempérance de Gabriel le fit venir. Quand il arriva, il vit son père attaché à un pilier de bois. Léviathan lui dit que son père avait perdu toute une cargaison de poisson, que c'était un mauvais élément et qu'il méritait une correction. Léviathan commença à frapper Léto, Gabriel le supplia d'arréter, mais plus Gabriel suppliait, plus Leviathan frappait fort... Leviathan frappa si fort, qu'il transperça dans une explosion de sang le ventre de Léto qui mourrut sur le coup, accompagné des pleurs de son fils...
Leviathan s'attendait à ce que Gabriel réagisse et, ivre de colère, tente de venger son père, mais Gabriel n'en fit rien, il tourna le dos et quitta la pièce, mais juste avant de partir il dit ceci à Leviathan : "Ta Haine et ta colère ne m'atteignent pas, tu penses être le plus fort, mais ta fin est proche, Dieu te punira pour tes péchés et tu seras condamné à une éternité de souffrance." Avant que Leviathan ait eu le temps de répondre, Gabriel était parti...

La Chute d'Oanylone

Gabriel errait sur le port d'Oanylone en proie à une grande tristesse après le déchainement de violence auquel il venait d'assister. Il s'approchait du navire « Qué-Bec » , nom donné à ce bateau car sa proue représentait un albatros le bec grand ouvert : son armateur ayant dit "mais quel bec il a ce navire !" avec le fort accent des bas quartiers, ce fut pourquoi on choisit le nom de « Qué-Bec » à ce navire. L'armateur était un ami de Gabriel, il l'avait ramené dans le droit chemin quelques temps plus tôt.

Il s'apprêtait à aller le voir lorsque des éclairs apparurent dans le ciel.
Gabriel comprit tout de suite que l'heure de la chute d'Oanylone était venue.
Il décida immédiatement d'aller prévenir tous ceux qu'il avait rencontrés et qui l'avaient suivi dans la voie de la vertu pour les sauver.
Il commença par prévenir son ami Alcisde, l'armateur du « Qué-Bec » pour qu'il prépare le navire à embarquer tous ceux qu'il ramènerait, afin de les sauver.
Il parcourut alors les rues d'Oanylone prévenant tous ceux qu'il connaissait de se rendre au port et d'embarquer sur le « Qué-Bec », il leur disait surtout de ne rien emmener qui pourrait alourdir le navire.
Alors qu'il revenait vers le port accompagné de quatre orphelins, il vit Léviathan les yeux fous de râge et de colère projetter une énorme poutre sur le navire qui en tombant dans sa voile le fit prisonnier de la ville. Tandis qu'un Rire tonitruant de dément sortait de la gorge de Léviathan, Gabriel, n’écoutant que sa foi, fonça sur le pont pour aider à libérer le « Qué-Bec ». La poutre était trop haute, et Gabriel qui était très fort, proposa de faire une échelle de son corps. Il prit une planche qu’il tint à deux mains et dit à un des marins « Monte sur mon corps, tu peux m’utiliser comme une échelle » Celui-ci put ainsi grimper jusqu’à la poutre et libérer le navire. Tous crièrent alors « Vive Gabriel qui fit une échelle de son corps, vive le « Qué-Bec» libre ! ».
Ainsi libéré, tous montèrent à bord du navire.
Un homme demanda alors à Gabriel "Qu’attend Dieu de nous ?"
Ce à quoi Gabriel répondit :

Citation:
"Oane nous a pourtant gravé les paroles du Créateur sur le premier mur de notre cité, il y est écrit ce que Dieu a dit à nos ancêtres :
“Que votre fidélité soit celle des enfants envers leurs parents ou je serai aussi sévère que les parents envers leurs enfants. Car, lorsque chacun de vous mourra, Je le jugerai, en fonction de la vie qu’il a menée. Le soleil inondera chaque jour le monde de sa lumière, par preuve d’amour pour Ma création. Ceux, parmi les tiens, que j’y enverrai, vivrons une éternité de bonheur. Mais entre chaque jour, la lune prendra la relève. Et ceux qui, parmi les tiens, y seront jetés n’y connaîtront plus que la tourmente.”

Mais moi je vous dis aussi ceci :

Ce jour est un jour tout neuf.
Il n'a jamais existé et il n'existera jamais plus.
Prenez donc ce jour et faites-en une échelle
Pour accéder à des plus hauts sommets.
Ne permettez pas que la tombée du jour
Vous trouve semblable à ce que vous étiez à l'aube.
Car demain serra peut être le jour où vous serez jugé."


Le navire s'éloigna tandis que Gabriel retourna dans la ville en proie au chaos absolu. Et, durant six jours, il fit tout ce qu'il put pour sauver ceux qui pouvaient encore l'être...
Vint alors le septième jour qui fut un cataclysme effroyable.
Gabriel était sur le port quand il vit Léviathan, fou de rage, tenter de fuir la ville sur son navire appelé le "Kraken", mais les éléments étaient déchainés et un terrible tourbillon se forma autour du Kraken et l'engloutit. C'est alors qu'un gigantesque tremblement de terre détruisit Oanylone qui fut submergé par les flots.
Des témoins virent alors un arc en ciel illuminer les cieux obscurs et certains reconnurent alors Gabriel tandis qu'il était emporté vers le soleil.

Prière à Saint Gabriel

Saint Gabriel archange,
ange de la Tempérance,
ouvre nos oreilles
aux doux avertissements
et aux appels pressants du Très Haut.
Tiens-toi toujours devant nous,
nous t'en conjurons,
afin que nous comprenions bien
la Parole de Dieu,
afin que nous Le suivions
et Lui obéissions
et que nous accomplissions
ce qu'Il veut de nous.
Aide-nous à rester éveillés
afin que, lorsqu'Il viendra,
le Seigneur ne nous trouve pas endormis.
Amen.
Revenir en haut Aller en bas
Gedeon
Evêque au diocèse d'Orléans
Gedeon


Nombre de messages : 288
Date d'inscription : 02/12/2005

Livre III : Les Archanges Empty
MessageSujet: Re: Livre III : Les Archanges   Livre III : Les Archanges EmptyMer 22 Aoû - 11:55

Hagiographie de l’archange saint Georges

I L’amitié

La foudre s’abattit tout près de là. Terrorisés, les enfants se blottirent encore plus dans les bras de leurs mères. Celles-ci pleuraient, implorant pitié au Très Haut. Les hommes s’invectivaient, s’attribuant l’un à l’autre la responsabilité des événements. Cela faisait six jours que les éléments se déchaînaient sur la ville d’Oanylone, avec la rage des premiers temps du monde. Un ciel noir d’encre, lourd de menaces, pesait de tout son poids sur la ville maudite. Parmi le petit groupe qui s’était réfugié dans la réserve de blé, depuis longtemps vidée, la peur côtoyait la colère, la fureur et le désespoir. On pouvait voir un homme qui avait cessé de rire de Dieu lorsque Celui-ci avait annoncé la destruction de la ville. Et cette femme ressassait sans cesse, avec honte, ses orgies luxurieuses avec tant d’hommes et de femmes qu’elle n’était pas arrivée à les compter. Ou encore ce jeune homme, qui avait prit le plaisir immonde de fracasser le crâne de son petit frère, et qui, maintenant, tentait de se racheter en rassurant les enfants rassemblés dans la minuscule pièce. Tous savaient pourquoi ils étaient punis, mais aucun n’osait l’avouer, certains cherchant même à en rejeter la faute sur les autres, dans l’espoir vain de faire oublier ses propres péchés.

Une bourrasque terrible vînt enfoncer la porte, emplissant le frêle bâtiment d’un vent glacial. Ses fondations tremblèrent lorsque le tonnerre répondit à l’éclair, d’une puissance assourdissante. Et le silence se fit. Certes, la tornade rugissait et le tonnerre grondait, mais cela faisait déjà six jours que les habitants d’Oanylone ne connaissait plus que ça. Non, le silence n’était pas celui de la nature, mais bel et bien celui des humains. Car les réfugiés s’étaient tus, paralysés par la terreur, en voyant l’ombre qui se découpait dans l’encablure de la porte. Un homme, si grand et si massif qu’il devait se courber et resserrer les épaules pour entrer, s’approcha d’eux. La pénombre laissait deviner son visage rugueux et sa barbe drue. Sa volumineuse chevelure argentée lui donnait un air de sagesse, contrastant avec la largeur de ses mains, qui semblaient être capable de réduire en poussière même la plus dure des pierres. Son regard bleu pâle, usé par le temps, semblait tout de même garder au fond de lui une joie enfantine. Le colosse était habillé d’une chemise rapiécée et usée par les affres du temps. Un grand morceau de toile, enroulé autour de ses jambes, témoignait de sa condition de défavorisé. Il laissa apparaître un léger sourire et tous les réfugiés soupirèrent de soulagement. Puis il laissa entendre sa voix caverneuse:

“Quand il n’y a plus d’espoir, il reste toujours l’amitié.”
Alors, une vielle femme, au regard dur, à la volonté de fer, s’avança vers lui et lui demanda:
“Et toi, l’étranger, es-tu venu en ami? Car il est en cette cité des hommes et des femmes dont la parole est de miel mais dont les actes sont comme le venin. Ils vivent sur des montagnes d’or, et ne désirent rien d’autres que de s’élever encore plus dans leur fol quête de butins. La vie de leurs semblables leur importe peu, tant leur soif de trésors les dévore.”
“Je sais”, répondit l’homme. “C’est pour cela que je viens à vous. La richesse du coeur ne peut être égalée par les richesses de ce bas-monde. Emporteront-ils leurs montagnes d’or dans l’autre vie?”
“Non, certes pas”, lui répondit la vielle dame. “Mais les richesses du monde nous sont-elles à jamais interdites? Devons-nous nous réduire à vivre tels des animaux pour honorer la richesse de l’âme?”
“La vie vous a-t-elle appris à renier votre main gauche pour employer la droite?”, demanda l’homme. “Il en est de même pour les trésors que Dieu a créés pour nous. Que les richesses matérielles soient vôtres, car Dieu, par amour pour Ses enfants, nous en a fait don. Mais n’oublions jamais qu’il n’est pas de plus beau trésor que l’amitié.”

Alors, un jeune homme se dressa et lui demanda: “Mais qui es-tu, toi dont les paroles sont emplies de sagesse?”
“Mon nom est Georges”, répondit-il.


II L’avarice

En ce temps-là, sur une des sept collines d'Oanylone, un homme tremblait plus que tout autre devant la colère divine. Il ne craignait pas pour sa vie, car celle-ci n'avait pas d'importance pour lui. Mais il était tant attaché à ses biens qu'il ne pouvait s'en séparer. Pendant que les gens massacraient et violaient, lui pillait les maisons inhabitées et accumulait les richesses jusqu'à en faire une véritable colline de métaux précieux, de tissus délicats, de mets succulents... Il décida de construire une tour si haute, si large si solide qu'il pourrait y entreposer ses biens à l'abri de la convoitise d'autrui. Il avait embauché des maçons et des soldats, leur promettant un salaire sans égal, les uns pour construire sa forteresse et les autres pour repousser les pauvres, les déshérités et les affamés qui en voulaient à ses richesses. Celles-ci recouvraient les pentes de la colline, illuminant les environs d'une lumière dorées et de senteurs appétissantes. Seuls les maçons pouvaient fouler du pied ces trésors pour aller construire la tour, mais lorsque l'un d'eux abandonnait son travail pour s'abandonner à la convoitise, les soldats dardaient son coeur de mille coups d'épée. Et le riche homme exultait à l'idée de pouvoir garder ses biens jusqu'à sa mort, admirant les pauvres et affamés qui entouraient sa colline et la couvraient d'un regard suppliant. Cet homme s'appelait Belzébuth.

Alors vint Georges, suivi de tous les malheureux qui avaient croisé son chemin. Lorsque ceux-ci virent le miel, le lait, la viande rôtie, les vêtements de soie et les coffres débordant de pierres et de métaux précieux, ils coururent prendre leur part, n'écoutant pas les exhortations à la mesure que criait Georges. Et les gardes dégainèrent leurs lames et donnèrent la mort à quiconque s'approchait des richesses. Lorsque le massacre se fut terminé et que les larmes remplacèrent les cris, Georges approcha des soldats, d'un pas calme et assuré. L'un d'eux, particulièrement zélé, lui présenta l'estoc de sa lame sous le menton, dans une attitude explicite de promesse de violence. Mais Georges lui dit: "Pourquoi as-tu tué ces pauvres gens?". "Je suis payé pour celà", répondit le soudard. "Et combien as-tu été payé jusqu'ici?", renchérit Georges. "Rien. Le sire Belzébuth me paiera une fortune lorsque sa tour sera construite et que ses richesses y seront entreposées", dit le soldat d'un ton sûr de lui. "Alors, tu tues pour servir une personne qui ne veut que conserver ses richesses et tu croies qu'il tiendra parole et te paiera ensuite, comme il te l'as promis?", l'interrogea Georges. "Bien sûr! Car sinon, ce serait de l'esclavagisme!", s'exclama le militaire, inquiet d'entendre une telle question. Alors, Georges conclut ainsi: "En vérité, je te le dis, quiconque vit pour les biens matériels, au détriment de l'amitié que tout enfant de Dieu se doit de porter à ses semblables, ne mérite aucune confiance. Au lieu de tuer pour défendre l'avarice d'un tel homme, prends ces richesses que tu foules du pieds et donne-les à ceux qui en ont véritablement besoin. Dieu a créé ces biens pour que toutes Ses créatures puissent y trouver de quoi vivre à l'abri du besoin, pas pour qu'un seul en jouisse plus qu'aucun autre."

Alors, les gardes posèrent leurs armes, les maçons cessèrent leur travail, les gens s'approchèrent, et ils se partagèrent les richesses à chacun selon ses besoins. Belzébuth hurla sa rage de voir ses biens lui échapper, passer de main en main. Mais celà se déroulait lors du septième jour de la punition divine sur Oanylone et la terre se mit à trembler. La tour en construction s'effondra et de larges failles s'ouvrirent à travers la colline, avalant goulûment les trésors. La plupart des gens s'enfuirent, encouragés en celà par Georges. Mais certains, continuaient à se remplir les poches de tout ce qu'ils pouvaient amasser. Belzébuth se battait contre tous ceux qu'il croisait, tant sa colère de perdre ce qui lui appartenait était grande. La colline s'affaissait peu à peu, mais Georges aperçut un enfant en pleurs, resté sur celle-ci, la jambe coincée sous un lourd coffre. Il courut jusqu'à lui alors que le sol tremblait, menaçant à chaque instant de s'effondrer. Lorsqu'il l'atteignit, il lui dégagea la jambe, le pris dans ses bras et tenta de rejoindre le bord. Alors, certaines personnes décidèrent de le rejoindre afin de l'aider dans cette tentative désespérée, mais toute la colline s'engloutit alors dans les entrailles de la terre, dans une gigantesque gerbe de flammes.

Les gens étaient anéantis par la tristesse de perdre de tels amis. Ils se demandèrent alors si Dieu ne prenait pas plaisir à faire souffrir Sa création. Mais il n'en était rien et ils le comprirent lorsqu'ils virent une douce lumière apaisante briller depuis le gouffre à leurs pieds. Et des êtres irradiant de calme et de douceur en sortirent, portés par de majestueuses ailes blanches. Les gens reconnurent en eux ceux qui venaient de mourir en tentant de sauver l'enfant. Mais ils virent surtout Georges, élevé au rang d'archange, tenir celui-ci dans ces bras et le rendre à sa mère, indemne. Puis, tous s'envolèrent jusqu'au soleil, où Dieu les attendait.


III Les langues

Il fut un temps où le roi Hammurabi de Babylone guerroyait dans toute la Mésopotamie pour devenir le roi des rois. Un jour, ses troupes vinrent en la ville de Mari et y mirent le feu. La population était terrifiée et ne savait que faire pour se sauver. Alors, la créature sans nom vint murmurer à l'oreille d'un général babylonien et lui souffla l'idée d'exiger de chacun un tribut en échange de la vie sauve. Plus chacun donnerait, moins il risquerait la mort. Les riches seigneurs de la ville, ceux-là même qui conseillaient peu auparavant les Shakkanaku, les rois de la cité, approchèrent les premiers, apportant avec eux de lourds coffres emplis de richesses. Mais une vieille femme n'avait comme seul trésor que quelques grains de blé. Les soudards lui rirent au visage, affirmant que donner un tel présent était un affront au grand général babylonien. Ils dégainèrent leurs épées et s'approchèrent de la vielle femme, prêts à la passer par les armes. Mais un homme de haute stature et à la barbe argentée s'interposa. L'un des soldat leva son épée mais ne put l'abattre sur l'homme, comme empêché par une force invisible. Alors, ce dernier ouvrit la bouche et déclara:

"Pourquoi vouloir frapper cette femme? Alors que les riches seigneurs de Mari vous ont gardé par devers eux d'innombrables richesses, elle vous a offert tout ce qu'elle possédait. Tu te moques de son don, mais elle a donné de son essentiel alors qu'eux ne vous ont laissé que de leur superflu. Prenez ces quelques grains de blé et emportez-les avec vous: ils vous sembleront bien lourd au coeur de l'Enfer lunaire". Puis, il se dirigea vers les coffres et en distribua le contenu entre tous les habitants de Mari les plus pauvres et les plus affamés. Les gardes ne savaient que faire face à un homme désarmé, que l'on n'osait frapper et dont la force se trouvait dans la sagesse de ses paroles. Dépités, ils levèrent le camp et retournèrent à Babylone.

Le voyage était long jusqu'à cette puissante cité. La chaleur était intense et l'irrigation rendait l'air humide et lourd le long des rives de l'Euphrate. Mais lorsqu'ils arrivèrent, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent l'homme à la barbe d'argent les attendre au pied des gigantesques murailles. Le général lui demanda: "Mais qui es-tu, toi qui parles avec tant de sagesse?". "Je suis l'archange Georges, modeste serviteur du Dieu unique, celui que vous avez oublié au profit de légions de fausses divinités et d'une vie de péché", répondit-il. Il ajouta: "Suis-moi jusqu'à la ziggurath et tu verras par toi-même le jugement de Dieu, comme je le vis moi-même il y a déjà longtemps". Alors, le général et ses gardes suivirent l'archange jusqu'au bas d'une gigantesque tour à étages sur lesquels poussait une végétation florissante, preuve de la toute-puissance du roi Hammurabi de Babylone.

Alors, saint Georges leva les bras et déclama: "De tous temps, les enfants de Dieu parlent une seule et même langue, car frères et soeurs doivent se comprendre pour s'aimer. Mais ils se déchirent aujourd'hui car ils ont oublié leur père et son amour. Un jour viendra où les prophètes se succéderont pour leur rappeler d'où ils viennent et où ils iront. D'ici-là, vous êtes jugés non pas sur votre foi, mais sur votre amour du monde qui vous entoure. Apprenez à le connaître et vous apprendrez à l'aimer. Pour ce faire, Dieu, dans Sa grande mansuétude, a décidé de diviser la parole de Ses enfants en de multiples langues, afin que vous deviez faire l'effort de vous découvrir l'un l'autre."

Et saint Georges abattit les bras et la tour s'effondra en une immense gerbe de poussière. Depuis ce jour, la parole des enfants de Dieu est multiple et nous devons apprendre l'un de l'autre pour vivre. Ce faisant, nous comprenons à quel point nos différences sont trompeuses et que nous sommes tous frères et soeurs
Revenir en haut Aller en bas
Gedeon
Evêque au diocèse d'Orléans
Gedeon


Nombre de messages : 288
Date d'inscription : 02/12/2005

Livre III : Les Archanges Empty
MessageSujet: Re: Livre III : Les Archanges   Livre III : Les Archanges EmptyMer 22 Aoû - 11:55

Hagiographie de St Miguaël

Par Garmon de Vaisuny
Traduit du latin par Frère de Sauvigny, Franciscain.

Naissance de Miguaël et Belial
***

1. Dans la ville d’Oanylone vivait Adiguaëlle, femme de Théophile de qui elle attendait deux jumeaux. Ces enfants avaient été conçus dans l’amour le plus grand et n’avaient été entachés d’aucune luxure. Adiguaëlle était une femme généreuse toujours à l’écoute de son entourage. Habituellement, elle s’occupait des plus pauvres mais en ce moment la situation était difficile, les hommes commençaient à se détourner de Dieu, à sombrer dans la paresse et dans l’avarice ce qui créait de plus en plus de rivalités entre les oanyloniens et cette situation n’allait pas pour diminuer la pauvreté, au contraire, le nombre de nécessiteux ne cessait de grandir et ceux-ci étaient méprisés par les plus forts. Ne voulant léser personne, Adiguaëlle s’occupait de chacun d’eux mais déjà, la créature innomée inspirait à ceux-là la jalousie et la soif de vengeance. Epuisée par cette situation et par l’enfant qu’elle attendait, Adiguaëlle ne pouvait plus les maintenir dans le droit chemin. Elle mit au monde deux garçons, l’un nommé Miguaël qui selon une légende signifie « donne et aime » ; l’autre Belial ce qui signifie « donnes et tu recevras ». A ce moment-là, la créature sans nom persuadait les plus pauvres d’aller tuer cette famille, l’amour qui régnait entre eux et l’amour qu’ils portaient au Très-Haut était, selon ses dires, la raison qui forçait les plus forts à mépriser les plus faibles.
Pressentant le danger, Théophile prit Miguaël et son frère des mains de sa mère et après les avoir embrassé les cacha sous une caisse. A peine avait-il reposé la caisse que déjà ceux pour qui Adiguaëlle œuvrait chaque jour entrèrent et les tuèrent de la façon la plus horrible qui soit. Mais les enfants, sous leur caisse furent épargnés car on ne les avait pas vus.


Accueillis
***

2. Ils furent recueillis par Ménopus, un homme âgé et pieux qui ne savait rien de l’origine de ces « amours » comme il aimait à les appeler, et qui ne souhaitait rien en savoir. Il donnait à ces petits du lait qu’il produisait grâce à sa vache Minerva, vache qui deviendra célèbre, bien plus tard, chez les païens pour avoir donné du lait, comme si ses congénères ne le pouvaient pas… Mais revenons à notre histoire, la lumière de la chandelle baisse et il faut que je finisse d’écrire avant que l’on ne me retrouve. Ces deux jeunes garçons grandirent donc sans jamais se séparer ; existait entre eux un lien si grand qu’il allait au-delà de l’amitié et de l’amour fraternel mais malheureusement l’un d’eux allait finir par se détourner.


La Tentation de Belial
***

3. Ces deux petits, malgré les tentations de la créature sans nom continuaient à grandir pieusement et n’hésitait pas à privilégier les autres par rapport à eux-mêmes. Bien sûr après ce qui était arrivé à leurs parents, dont ils ne savaient rien, mais sur quoi ils furent avertis en songe, ils essayaient d’être discrets jusqu’au jour où la Créature vint parler à Belial :
« Pourquoi privilégier les autres surtout quand ceux-ci n’ont rien à vous offrir, servez donc des riches, eux vous paieront, ainsi vous ne travaillerez pour rien. »
Belial lui répondit :
« Je n’ai jamais travaillé pour rien, ces personnes ont besoin de moi, si nous ne le faisons pas qui le fera ? »
-Personne mais que te donnent-ils en échange, rien, ils pestent contre toi car plus tu leur donnes, plus ils veulent. »
Cette réflexion ne le toucha pas de suite mais au fur et à mesure qu’il grandissait, celle-ci insistait et il fut un moment où il ne put plus faire face. Il commença par demander des sous en échange mais les pauvres déjà sans argent ne purent plus donner. Il arrêta donc là son service et commença lui aussi à entrer dans la paresse et le pêché, se satisfaisant toujours plus de ses actions et ne voyant pas qu’il n’était pas indispensable.

La tentation de Miguaël et sa prière
***

4. La créature sans nom vient ensuite parler à l’oreille de Miguaël mais celui-ci connaissant ses intentions ne voulut pas l’écouter car plus il se laisserait tenter, plus il serait dur de résister.
Entendant en prière, il se mit à genoux et récita la prière suivante qui sera longtemps utilisée par les clercs.
« Ô Dieu Très-Haut,
Père de l’humanité
Et Toute-Puissance divine,
Ferme mes oreilles
Aux tentations
Et ouvre mes yeux
A l’amour sans fin que tu me donnes,
Que je puisse donner à ceux qui doivent recevoir,
Aimer ceux qui doivent l’être,
En sachant toujours,
Que si je n’étais pas là,
Quelqu’un d’autre serait là pour le faire
Car c’est Toi qui parle par ma bouche
Et qui œuvre par mes mains.

Pardonne à mon frère et à tous les autres
Ils ne savent pas ce qu’Ils font. »

Ce jeune homme était béni de Dieu, c’était sûr, il avait été choisi afin qu’il donne sa vie pour ce monde. Devant une telle force et bénédiction la créature sans nom ne pouvait plus rien et même si elle le tenta bien d’autre fois, ne pu jamais convaincre Miguaël, ne serait-ce qu’un peu.

La Punition-Institution des Archanges
***

5. La situation des hommes n’allait pas en s’arrangeant. Ceux-ci ne voyaient plus Dieu et n’agissaient plus qu’en fonction d’eux-mêmes au détriment de leurs frères et même de leur propre famille. Cela menait à des rivalités et même bien souvent la loi du plus fort menait à des crimes sans précédents.
C’est à ce moment-là que la Punition Divine tomba, non pas que le Très-Haut n’aimait plus ce monde mais s’il n’intervenait pas, il courrait à sa perte.
Alors des éclairs se firent et tandis que beaucoup fuyait, les plus déterminés luttaient tant bien que mal et se divisèrent en deux groupes :
Ceux qui incarnent à eux seuls tous les pêchés du monde, les inaudiendis (NDLR : en latin, ceux qui n’entendent pas) étaient dirigés par sept hommes maléfiques : Asmodée dit le gourmand, Azazel le luxurieux, Lucifer l’acédique, Belzébuth l’avare, Léviathan le colérique, Satan le jaloux et bien sûr Belial l’orgueilleux.
Ces sept, croyant l’innommée assuraient que cette punition était la preuve incontestable que Dieu ne les aimait pas.

De l’autre côté, conscient de leurs fautes, un groupe prêchait la repentance. Mené par Gabriel, Georges, Michel, Galadrielle, Sylphaël, Raphaëlle et Miguaë, ils incarnaient respectivement et contrairement aux inaudiendis les sept vertus qu’ils tentaient de défendre : la tempérance, l’amitié, la justice, la conservation, le plaisir, la conviction et le don de soi.


Ces deux groupes avaient chacun leurs adeptes, les Pêcheurs étant les plus nombreux, il fallait aux Vertueux une foi sans faille pour tenir et ne pas se pervertir.

Au bout du septième jour, de grands vents destructeurs vinrent du centre de la Terre et fissurant la terre en de nombreux abysses, envoyèrent les inaudiendis au plus profond de celles-ci.
Mais parmi ce carnage, une nuée céleste vint et amena les sept bons au plus haut de la voûte céleste.
Là, une douce lumière rayonnait. Ne sachant pas encore où ils étaient, la peur aurait pu les prendre mais cet endroit était si doux et apaisant qu’ils s’y sentaient bien et éprouvaient une immense sensation de chaleur, une sensation d’amour.
C’est alors qu’une voie forte et tendre ce fit entendre :
« Mes enfants, vous voici devant moi car vous avez compris que je ne punissais ni par jalousie ni par plaisir mais parce que la race humaine avait atteint un point où seule la Punition pouvait la remettre sur Mon droit chemin. Je vous nomme pour cela Archanges, vous incarnerez les sept vertus que vous défendiez en bas et vous serez dorénavant les inspirateurs de toutes vertus. Je vous donne trois paires d’ailes, signe de votre pouvoir et de votre rang
Allez maintenant, le paradis vous attend. »

Damnation éternelle
***

6. Les inaudiendis, furent envoyés au plus profond des abysses, là où le feu gronde et où les pêcheurs sont suppliciés.
Si l’on regarde, tous les êtres de la création sont pêcheurs mais le Très-Haut, dans sa grande bonté à proposé le pardon, qui n’accepte de le recevoir garde son pêché et le subira jusqu’à la fin des temps.

Belial et l’orgueil de détourner à nouveau les hommes de Dieu
Institution de l’exorcisme
***

7. Au commencement de l’Eglise, celle-ci était encore frêle et Belial se dit que pour mieux la détruire il fallait agir de l’intérieur. Toujours aussi orgueilleux, il décida de prendre possession du corps du plus haut dignitaire de l’Eglise : le Pape. En ce temps-là, le pape Hygin était touché par une grave maladie, Bélial, empli de lâcheté en pris possession et dès ce moment, les traits du Saint-Père commencèrent à changer. Un servant, Mirall s’en rendit compte et supplia le Très-Haut d’envoyer quelqu’un. L’archange Miguaël, saint patron de la contre possession, nommée plus tard exorciste fut envoyé.
Il fusa aussi vite qu’il lui était possible, ses six ailes battant à perdre le souffle, si l’église tombait maintenant le résultat serait atroce. Il entra dans le corps d’Hygin, ses pensées vertueuses devaient ressortir, mais euuuhhhhhh, de son côté Bélial luttait aussi.

« Tu oses intervenir contre ton propre frère Miguaël ?
Tu ne voies pas que ton Dieu se sert de toi ?

-Tu n’es plus mon frère Bélial.
Je te renie, repars d’où tu viens, repars peupler les abysses, seul Dieu est souverain, seul Dieu est le maître. Que seules les vertus de cet homme surgissent ! »

Pendant que se déroulait cet affrontement, le ciel et la terre semblaient eux aussi s’affronter dans un combat décisif.

« Repars d’où tu viens, prince des démons et laisse l’âme de cet homme en paix, tu entends ??
Vade retro Belias ! Repars d’où tu viens !!!!!!! ».

A ce moment-là, une flamme surgis de la bouche du possédé et parti s’écraser au loin sur l’astre dominant la Nuit pendant que le ciel reprenait sa teinture normale.

Saint Miguaël monta aux cieux en gloire assis sur une nuée et accompagné de mille voies célestes chantant la gloire de Dieu car seul Dieu est souverain.

Ceci arriva en l’an de grâce 140.
Revenir en haut Aller en bas
Gedeon
Evêque au diocèse d'Orléans
Gedeon


Nombre de messages : 288
Date d'inscription : 02/12/2005

Livre III : Les Archanges Empty
MessageSujet: Re: Livre III : Les Archanges   Livre III : Les Archanges EmptyMer 22 Aoû - 11:55

Hagiographie de Sainte Galadrielle
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Livre III : Les Archanges Empty
MessageSujet: Re: Livre III : Les Archanges   Livre III : Les Archanges Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Livre III : Les Archanges
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Livre I : Partie IV: La fin des temps
» Livre II : La vita de Christos

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Maison Ecclésiastique du Roy de France :: Bureau de travail de Gedeon-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser